Offrir une diversité culturelle et artistique

Le Comité Arts Affaires Lévis, issu d’un partenariat entre la Ville de Lévis et la Chambre de commerce de Lévis, est composé de gens issus du milieu culturel et des affaires. Le blogue Arts et Affaires ainsi que le développement des contenus numériques diffusés sur les réseaux sociaux sont financés par l’Entente de développement culturel entre la Ville de Lévis et le ministère de la Culture. Dans notre série visant à présenter les gens impliqués dans ce comité, nous avons profité de l’exposition Œuvres choisiesà la Galerie d’Art des Deux-Ponts pour nous entretenir avec Nathalie Ouellet, chef du Service des arts et de la culture à la Ville de Lévis et Isabelle Veilleux, technicienne en muséologie à la Ville.

Une ville a un rôle important à jouer pour assurer une vitalité culturelle et artistique. Par sa Politique culturelle, la Ville de Lévis confirme son leadership pour assurer le développement et la vitalité culturelle de Lévis et favoriser la concertation des différents partenaires. Elle vise notamment trois grands objectifs : favoriser l’accès et la participation à la vie artistique et littéraire, soutenir la contribution des artistes et des organismes culturels ainsi que promouvoir et faire rayonner la culture lévisienne.

Des activités culturelles fort courues

La Ville de Lévis offre sur une base régulière des activités culturelles entre autres dans son réseau de bibliothèque. La belle saison voit quant à elle revenir, depuis 19 et 20 ans respectivement, les Mercredis courant d’air et les Matinées classiques, deux séries de spectacles offerts en extérieur qui ont leur lot de fidèles, tout en attirant de nouveaux adeptes chaque été. Toutefois, la Ville ne peut à elle seule assurer l’offre d’activités culturelles sur son territoire. Elle compte donc sur l’aide de nombreux organismes bien implantés à Lévis.

Les organismes culturels et artistiques : partenaires de la vitalité d’une ville

« La Ville de Lévis compte une cinquantaine d’organismes culturels reconnus et soutenus par notre politique de reconnaissance des organismes, explique Nathalie Ouellet. Ce sont des diffuseurs en musique et arts de la scène, des galeries d’art, des associations d’artistes, des organismes de loisir culturel et de formation en art ainsi que des organismes voués à la diffusion de l’histoire. Tous ces partenaires culturels contribuent à faire connaître la diversité, à faire découvrir des artistes et à faire rayonner Lévis comme pôle important de la culture en Chaudière-Appalaches. »

Mentionnons également le fonds créé avec les surplus des célébrations de 2011 dédié à soutenir les artistes en émergence. C’est grâce à ces sommes que se tient le spectacle Surface au Quai Paquet mettant en vedette des artistes d’abord de Lévis, puis de Chaudière-Appalaches et de Québec.

Être un agent de contamination

« Plus les gens verront des œuvres d’art dans l’espace public, plus ils voudront en voir et auront envie de s’en procurer. En intégrant des œuvres dans les bureaux de la ville accessibles au public, nous contaminons en quelque sorte les gens », soutient Mme Ouellet.

En 2010, la Ville de Lévis s’est dotée d’une nouvelle politique d’acquisition d’œuvres d’art qui favorise l’achat d’œuvres auprès d’artistes professionnels. Choisies par un comité de trois professionnels, ces œuvres sont installées dans des lieux publics. « Nous avons une centaine d’œuvres d’art, souligne Mme Ouellet. C’est une façon de soutenir nos artistes et de les faire connaître. »

S’ajoute à cela la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du gouvernement du Québec (connue sous l’appellation de politique du 1 %). C’est environ une cinquantaine d’œuvres qui ont ainsi trouvé leur place en sol lévisien (selon l’inventaire de 2016), dont 16 appartiennent à la Ville de Lévis, et ce, sans compter les trois nouvelles œuvres à être installées d’ici la fin de l’année 2019. Certaines grandes villes du Québec ont fait le choix de se doter d’une politique municipale d’art public. Ce n’est pas le cas pour le moment à la Ville de Lévis, mais « les élus et les collègues des autres services à la Ville sont sensibles à l’intégration de l’art dans le milieu », confie la chef de service.

Le langage commun : la passion

Nathalie Ouellet côtoie de près les artistes et organismes culturels. Chaque fois elle a le même discours auprès d’eux : invitez les gens d’affaires à s’asseoir autour de votre table. « C’est la passion des gens d’affaires qui va les amener à soutenir les organismes. Tout part d’un intérêt pour un type d’art, pour une cause. S’il y a un langage que les artistes et les gens d’affaires ont bien en commun, c’est la passion ; celle de créer qu’ont les artistes et celle d’entreprendre qu’ont les gens d’affaires. »

Œuvres choisies – une exposition issue de la collection de la Ville de Lévis

Arline Généreux 1897-1987. Elle est entrée à l’École des Beaux-Arts de Québec dès son ouverture en 1922 et y est restée jusqu’aux années 30. Elle a exposé à Montréal et à New York. Le New York Times du 22 novembre 1942 publiait d’ailleurs des commentaires favorables sur son art, plus précisément ses portraits de jeunes enfants. Le Musée des beaux-arts du Canada a quelques œuvres de cette Lévisienne dans sa collection.

« Les artistes lévisiens, c’est à nous de les faire rayonner et de faire revivre ceux qui ont peut-être été oubliés », soutient Isabelle Veilleux. Technicienne en muséologie, elle est la commissaire de l’exposition Œuvres choisiesqui se tient à la Galerie d’Art des Deux-Ponts jusqu’au 1er septembre montée à partir de la vaste collection connue sous le nom de « collection du Collège de Lévis » qu’avait bâtie Mgr Loïc Bernard, avec « l’œuvre David-Déziel ». Celui-ci, voulant s’assurer que la communauté lévisienne pourrait profiter pendant longtemps de ces œuvres, l’œuvre David-Déziel en a fait don à la Ville lors de son 375eanniversaire.

« C’est un bel héritage de plus de 2 000 œuvres d’art et plus de 15 000 objets qui nous racontent les beaux-arts, l’ethnologie, l’histoire locale, le mode de vie, explique Mme Veilleux à propos de cette collection qu’elle ne cesse de découvrir par ses travaux d’investigation et de recherche afin de documenter toutes les acquisitions qu’avait faites Mgr Bernard. « Il disait que ce qu’il aimait, c’était de collectionner et qu’il laissait à d’autres le soin de documenter tout ça. Il y a eu à faire un inventaire sommaire et nous sommes encore à faire la documentation. Il faut investiguer, en collaboration avec le service d’histoire et les archives, on fait des liens entre les artistes et l’histoire. C’est une collection qui se découvre encore. C’est fascinant ! », confie Mme Veilleux.

Elle ajoute que Mgr Bernard était un fin connaisseur des artistes lévisiens, québécois et canadiens et un collectionneur avisé. Il a d’ailleurs siégé sur le comité d’acquisition du Musée des beaux-arts de Québec dans les années 1980.

À la découverte d’artistes lévisiens

Parmi les belles découvertes à faire dans cette exposition, mentionnons une œuvre d’Arline Généreux (voir photo). Cette Lévisienne a étudié à l’École des Beaux-Arts de Québec dès son ouverture en 1922, puis elle voyagea jusqu’à New-York pour y exposer son art, un accomplissement remarquable pour une femme à cette époque !

Il est également possible d’y voir un portrait réalisé par Louise Carrier, artiste lévisienne bien connue (voir photo). Cette œuvre a de particulier de n’avoir jamais été exposée auparavant, c’est un sublime portrait dans le corpus de l’artiste.

Louise Carrier 1925-1976Peintre portraitiste diplômée de l’École des Beaux-Arts de Québec où elle a été l’élève notamment de Jean-Paul Lemieux, Jean Dallaire et Simone Hudon. Elle a réalisé huiles, dessins au fusain et à la sanguine, lavis. Ce portrait est un des rares en couleur.

Trois autres artistes lévisiens sont exposés soit Albert Rousseau, André Garant et Madeleine Samson.

Les œuvres de la collection de la Ville de Lévis sont parfois prêtées aux galeries d’art et lieux d’exposition lévisiens. Il n’est pas exclu qu’elles soient aussi prêtées dans d’autres musées au Québec, mais la priorité est de les exposer à Lévis. « Mgr Bernard souhaitait que sa collection soit conservée et rendue accessible aux gens de Lévis. C’est ce que nous faisons avec Œuvres choisies. Et nous avons encore bien d’autres thématiques d’exposition en tête! Les Lévisiens n’ont qu’à venir en profiter, c’est en quelque sorte leur collection », conclut Mme Veilleux.


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